AZUR

De croire que tes yeux se verseront un jour dans la mer,
Jusque dans ses ténèbres
Où pas même le soleil n’ose plonger un orteil
Et qu’ils feront comme un halo, dans cette nuit boréale.
De croire que tes bras s’ouvriront, géants et paisibles,
Comme des méandres pour embrasser
Toute la haine comprimée dans tes os fossilisés
Et la donner en pâture aux monstres marins désinvoltes
Peuplant tes rêves les plus acidulés.
De croire que l’amour crève dans la violence du jour naissant
En traçant un champ magnétique autour de ton image
Lovée dans les creux de nos mémoires crépitant de milles feux,
Comme autant de particules radioactives
Disséminées dans cette absurde marée sans fond.